Voici le texte de l’intervention de Véronique De Keyser ce jeudi 12 décembre en session plénière à Strasbourg, au sujet du commerce d’organes.
Le commerce des organes est aujourd’hui un des moins réglementé au monde. La demande d’organe est croissante et dépasse de très loin l’offre. D’où des zones grises, sans réglementation où toutes les pratiques sont possibles sans être illégales, et d’autre part, de pratiques criminelles existent associant trafic d’être humains, adoption, rapt etc. De toute manière, tant dans un cas que dans un autre, il s’agit de systèmes très bien organisés, puisque la conservation d’organe est très éphémère et que les transplantations sont des soins très spécialisés. Le prélèvement d’organes suscite toujours rumeurs, fantasmes mais épouvantables réalités aussi. Il nous appartient et c’est notre responsabilité en tant que députés prudemment de faire la part entre rumeurs et réalités.
Dans certains pays il est licite de vendre des organes et de les prélever sur des vivants, pour raisons religieuses par exemple. C’est le cas en Inde par exemple où les plus pauvres vendent qui une cornée, qui un rein pour une bouchée de pain. Mais on trouve aussi de telles pratiques très répandues en Amérique latine. Parfois, il est licite de les prélever des organes sur tout mort, quel que soit la cause du décès – pourvu qu’il n’y ait pas commerce c’est le cas en Autriche et en Belgique. Quatre pays d’Afrique ont une législation sur le prélèvement d’organes et deux seulement en Asie. La Chine n’en fait pas partie et est donc dans une zone grise. Le Conseil de l’Europe se penche aujourd’hui avec sérieux sur ces questions et de grandes organisations de transplantation aussi pour promouvoir une réglementation et des règles éthiques pour tous. C’est un travail de longue haleine, délicat, qui ne peut rentrer dans e cadre des urgences humanitaires. Mon groupe est prêt à y travailler avec les autres groupes en toute collégialité.
Pour cet après-midi, nous avons deux certitudes :
-1. La Chine utilise en grande partie pour son besoin d’organes des prisonniers politiques ayant été exécutés., mais nous sommes incapables de dire si leur exécution est liée à un besoin d’organe.
2. Nous ne trouvons aucune évidence d’une persécution particulière de Falun Gong, comme l’atteste le rapport circonstancié de la AFET de Nouvelle Zélande.
C’est pourquoi, nous avons décidé de ne pas travailler ce sujet en urgence, acceptons d’y travailler en Sous comité Droits de l’Homme car il mérité, et la ligne de notre groupe est de nous abstenir sur cette résolution.